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L’Opinion Estudiantine, spectacle du 10 février, à Tchernivtsi (Ukraine).

          Le 10 février, l’Alliance Française a offert à ceux qui se passionnent pour la langue française un vrai cadeau : nous avons organisé la visite de Marc Vincent - chanteur français - à Tchernivtsi.
          Il est difficile de décrire les impressions que ce chanteur a produites sur le public. C’était pour nous quelque chose de nouveau et de très agréable.
          Sa voix forte, sa prononciation distincte, plutôt classique, ont contribué à la compréhension de tous ceux qui apprennent le français.
          Ses chansons peuvent paraître, à première vue, légères et amusantes. Oui, mais ce n’est pas leur seul avantage : elles sont aussi profondes qu’humoristiques. Marc Vincent est un acteur qui sait dire l’essentiel en s’amusant. Citons, par exemple, un titre parmi ses oeuvres : “ On a volé mon antivol ” : en quelques mots, le musicien-poète nous montre toute la contradiction de la vie humaine.
          Marc Vincent est un grand maître du monospectacle. Il joue ses chansons. Son visage exprime aussi bien celui d’une petite fille capricieuse : “ C’est même pas vrai ! ”, que celui d’un poète mélancolique : “ Poètes de Bretagne. ” A un moment il est vraiment un renard rusé, aussitôt après un corbeau bien naïf. Quand il est sérieux, ses paroles frappent, font réfléchir : “ Tu n’as pas changé ” est une chanson lyrique destinée, d’après Marc Vincent lui-même, à sa femme de quarante ans et, au-delà, à toutes les femmes de quarante ans, qui devront l’écouter deux fois plus quand elles en auront quatre-vingts ! En effet, est-ce qu’une femme aimée peut changer avec l’âge ? Non, dit le poète dans sa chanson, elle ne devient que plus désirable et plus chère pour celui qui l’aime.
          Ce troubadour en rouge et noir, la guitare à la main, anime la salle grâce aussi à son esprit satirique. Il sait créer l’atmosphère par le contact direct avec le public qui le soutient volontiers ; il sait mettre les spectateurs d’excellente humeur.
          De plus, ce voyageur n’a pas peur de... parler les langues étrangères. Les phrases en ukrainien, il les a prononcées avec l’application touchante d’un écolier et, en même temps, avec le charme scénique d’un grand artiste.
          Voilà, brièvement, mon impression sur le concert de Marc Vincent à Tchernivtsi. Je conseille à tout le monde d’aller à la rencontre de ce musicien poète romantique et sérieux dans sa gaieté : il vaut mieux assister une fois à son spectacle qu’en parler cent fois.

Alex Gouvrova